Maxence  & Destiny
I love, the way you are

La journée avait été rude, mais au moins les dossiers étaient-ils bouclés. Demain, il devra sans doute se préparer à aller en Irlande ou certains mangemorts s'étaient planqués et desquels il avait reçu des nouvelles de par ses indics. Néanmoins, il devrai œuvrer dans le respect des règles et établir rapidement les papiers nécessaires pour sa hiérarchie avant de transplaner là-bas, car même s'il était apprécié parmi ses confrères, ce n'était pas une raison pour faire n'importe quoi selon ses désirs. Cela dit, il aura tout le temps d'y réfléchir demain. Pour le moment, il avait besoin de se détendre un peu. A force d'être courbé sur ses recherches et de courir par monts et par vaux, il était épuisé et son corps tirait la sonnette d'alarme. Il lui fallait du repos et ce n'était pas négociable. Marchant le long du chemin de Traverse pour rentrer chez lui, l'auror se rendit compte qu'il n'avait rien avalé de la journée hormis un ou deux litres de café et pour être honnête, il ne savait pas s'il restait quelque chose dans son frigo. Et quand bien même, il n'avait pas le courage de se faire à manger. Passant devant un café, il s'y engouffra, sans être davantage regardant sur l'endroit. Il lui tardait de manger et d'ensuite rentrer chez lui pour un sommeil bien mérité.

Quand il entra, les clients ne lui prêtèrent qu'une demi-seconde d'attention avant de reporter leurs regards sur la scène. Maxence se tourna lui-aussi aussitôt vers la scène lorsqu'il entendit la musique et la chanteuse. Apparemment, la soirée était animée dans un son rock que l'auror aimait bien. S'installant à une table, il commanda un steak/frites et une bièrraubeure avant de s'intéresser au spectacle. La jeune femme, qui devait avoir une vingtaine d'année, mettait vraiment tout son cœur dans ce qu'elle interprétait à tel point que l'auror sentait que ses paroles devaient avoir été écrites par elle. La nourriture qu'on lui avait servit n'était pas du grand art, mais au moins avait-il quelque chose dans l'estomac. Puis, manger tout en assistant à pareil divertissement était très agréable et Maxence comprit pourquoi il y avait tant de monde ici. Les soirées animées devaient être un évènement qui permettait au propriétaire de se faire une bonne partie du chiffre d'affaire. Quoi qu'il en soit, plutôt que de partir dès qu'il eut fini, il préféra rester jusqu'à la fin du concert.

Quand la jolie miss eut finit, Maxence s'étira, il était temps d'aller dormir du sommeil du juste. Cependant, son sixième sens d'auror et de fils de policier lui fit porter son regard sur une bande de mâles aux intentions aussi évidentes que malsaines s'approcher de la demoiselle. Fonceur comme il était, il oublia bien vite sa fatigue pour venir vers eux.

- Tout va bien ? demanda-t-il à la jeune femme davantage pour signaler sa présence aux autres et les faire fuir que réellement parce qu'il voulait obtenir une réponse.

La bande se tourna vers lui et sa carrure les surprirent, les faisant reculer. Certains se mirent à hésiter mais le plus téméraire, peut-être aussi le chef de la meute, le toisa du regard, mauvais.

- Et t'es qui toi ?
- Quelqu'un que tu vas regretter d'avoir connu si tu ne te tires pas dans la seconde qui vient, toi avec ta bande de demeurés, répliqua-t-il, impassible.

Et entrouvrant légèrement sa veste en cuir, il laissa voir sa plaque tout en affichant sa détermination. Il ne venait pas de passer les six derniers mois à traquer le moindre mangemort pour avoir peur d'idiots de leur espèce, ce serait bien le comble ! D'abord hésitant, le chef de bande finit par s'en aller avec ses sbires et Maxence ne prit même pas la peine de répondre aux provocations qu'il lança dans son dos, se contentant de lever les yeux au ciel. Une fois qu'il se fut assuré qu'ils étaient partit, il reporta son attention sur la chanteuse.

- Tout va bien ?

Cette fois, la question attendait réellement une réponse mais sans attendre qu'elle dise quoi que ce soit, Maxence héla le barman pour qu'on lui apporte un remontant qu'il tendit à la blonde.

- Tenez, buvez ça, ça vous fera du bien. Il attendit quelques secondes, puis reprit. J'imagine qu'il y a des concerts qui se terminent mieux, non ? Je m'appelle Maxence, je travaille au Ministère.

Se présenter pour la rassurer et puis parce que c'était bien normal non ? Un peu de civilité et de bienséance dans ce monde de brutes, ça ne pouvait pas faire de mal.

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La magie de la plaque, facile pour calmer les petites frappes et même les requins les plus gros réfléchissaient à deux fois avant de se décider à vous attaquer. En même temps, un auror... depuis que la guerre était finie, ces derniers s'étaient vu un respect et une autorité tout particulier vu qu'il courrait après les mangemorts en fuite. Le plus comique c'est qu'il sa plaque avait le même effet dans le monde moldu alors qu'il n'était même pas policier parmi eux, mais la plaque y ressemblait beaucoup et du coup, passait inaperçue. Personne n'allait jamais y coller son nez pour voir ce qu'il y avait écrit dessus, heureusement pour lui d'ailleurs. Cela dit, ça amusait beaucoup l'auror et il remerciait intérieurement le mec du ministère de la magie qui avait eu une excellente idée de faire ressembler les plaques d'identité des aurors et policiers magiques à ceux des moldus. Souvent, ça facilitait bien les choses. Mais revenons à nos dragons. Chassant ces importuns, Maxence se concentra ensuite sur la victime de l'histoire : la chanteuse. La jeune fille, bien qu'habillée en rebelle, le remercia de s'être interposé et il hocha simplement la tête.

- Je vous en prie, c'est bien normal.

Sa vocation étant d'aider les gens et il serait bien malheureux qu'il le fasse par les missions qu'il effectuait dans l'ombre, mais qu'il soit incapable de défendre les gens individuellement. Pourtant, la vérité c'était qu'il sortait très peu, et pour cause, c'était un bourreau de travail. Il n'était pas rare que l'auror dorme sur un des canapés de la salle de repos pour éviter de faire les allers et venues, et histoire de se remettre rapidement au boulot. Il lui arrivait aussi souvent de faire des nuits blanches tant il était absorbé par son travail. Beaucoup lui disaient de freiner un peu le rythme car il ne tiendrait pas longtemps à ce train-là, mais auror était une vocation et non un simple métier. Et puis ce n'était pas comme s'il avait un femme et des enfants qui l'attendaient chez lui. Il n'avait même pas un malheureux chat ou un hibou. En fait, son appartement était plutôt vide et impersonnel. N'y étant que très peu, il n'avait jamais eu l'idée de le décorer ou d'ouvrir les cartons restant de son déménagement d'il y a maintenant des années. Alors évidemment, il n'avait pas complètement conscience que les rues pouvaient être dangereuses à ce point, et encore moins qu'il existait des gens suffisamment dérangés pour s'en prendre à une jeune femme qui en plus, venait de donner un concert. Étrange manière de la remercier... Enfin, à présent il n'était plus là et, si jamais ils avaient la bêtise de l'attendre dehors, il se fera un plaisir de leur faire la frousse de leur vie. Rien qu'à cette idée, un léger sourire carnassier s'esquissa sur ses lèvres.

Commandant un remontant à la jolie blonde, il vit qu'elle avait été un peu secouée par ce qu'elle venait de vivre. En même temps, il n'osait imaginé ce que les idiots auraient pu lui faire. On devrait les enfermer ces gens-là, pensa-t-il en secouant imperceptiblement la tête. Il attendit ainsi quelques instants que la pression retombe, puis Maxence se présenta et la demoiselle en fit autant. Elle se prénommait Destiny et avoua qu'elle n'aurait su comment gérer la situation, et pour cause, c'était la première fois qu'un concert se terminait de la sorte.

- Oui j'imagine que d'habitude, ceux qui viennent se montrent plus courtois et amicaux. Heureusement encore.

Une chance qu'il passait par là, vu qu'il ne connaissait absolument pas l'endroit et qu'il était rentré complétement par hasard, n'étant guidé uniquement que par la faim. Comme quoi parfois le hasard réservait d'étrange mais cependant agréable rencontre.

- Puis-je vous demander si vous rentrez maintenant où si vous allez rester un peu ? Si jamais vous rentrez, j'aimerais faire un bout de chemin avec vous, pour être sûr qu'ils ne sont pas quelque part dehors et qu'ils vous attendent.

On n'était jamais assez prudent, surtout quand la nuit était tombée. Et puis, Maxence était un impulsif qui ne faisait pas les choses à moitié, donc il n'allait pas la laisser en plan sous prétexte que les autres étaient partit. Comme toujours quand il aidait quelqu'un, il allait garder un œil dessus, au moins jusqu'à ce qu'il soit certain qu'elle soit en sécurité. Aussi allait-il rester avec elle jusqu'à ce qu'elle soit rentrée chez elle. Faire la conversation ne lui poserait aucun problème, de toute façon il avait déjà oublié qu'il était fatigué et qu'un dur travail l'attendait dès les premières heures du lendemain. On ne se refait pas !

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Un tempérament de feu, qui heureusement ne lui avait jamais joué de mauvais tour jusqu'ici. Dès qu'il voyait une situation anormale, une injustice, c'était plus fort que lui, son impulsivité prenait le dessus et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il se tenait sur le front, bien décidé à rectifier les choses même s'il devait faire preuve de violence pour ça. Une énergie atypique semblait couler dans ses veines et ça aurait peut-être raison de sa santé un jour mais pour le moment, il continuait de venir en aide aux personnes, quelle qu'elle soit. Et puis la jeune femme n'avait rien qui puisse justifier qu'on s'en prenne à elle de la sorte. Cela dit, dans ce genre d'endroit il ne fallait de tout évidence pas à s'attendre à y trouver des saints. Qui eut cru que l'appel de son ventre le ferait entrer ici et qu'il y ferait la connaissance d'une jeune rockeuse ? Le hasard était vraiment étrange parfois, mais bien agréable. Destiny confirma ensuite qu'effectivement, d'habitude les gens venaient plutôt pour la féliciter que pour lui faire du mal. Cela dit, Maxence doutait que les individus louches de tout à l'heure soient sobres et en parfaite santé mentale. Mais si ça expliquait certains choses, ça ne les excusait pas, loin de là ! Aussi, l'auror comprenait parfaitement que la petite blonde puisse avoir un choc après avoir rencontré des types pareils. Des personnes malmenées par la vie, il en avait tellement vu avec la guerre qu'il avait fini par comprendre bien des choses sur leurs comportements, même sans passé par des études de psychomagie. On pouvait parfois jugé qu'un évènement était sans importance parce qu'il y a des choses plus graves dans la vie, parce que les choses ne sont pas arrivées mais ont seulement failli arriver, minimiser les évènements étaient devenu très courant. Pourtant, les dégâts étaient bien là, et ce n'était pas en les ignorant ou en les fuyant qu'on ferait avancer les choses. Enfin, peu importe, ce débat n'était pas au programme et Maxence restait concentré sur la demoiselle qui disait ne pas vouloir rentrer tout de suite. Bien que sa prestation soit finie, elle voulait rester pour profiter un peu de l'endroit. En jeune femme réservée et polie qu'elle semblait être, elle lui affirma aussi qu'il n'avait pas besoin de se sentir obligé de rester et que les autres ne reviendraient sûrement pas de sitôt. Possible oui, mais il vaut mieux prévenir que guérir.

- Je ne m'oblige pas à rester, sourit-il. Ça vous dérange si je reste ? Ce n'est pas tout les jours qu'on a l'occasion de parler avec une vedette locale.

Pour une des rares fois où il sortait et qu'il rencontrait quelqu'un, autant qu'il en profite. En plus, elle était jeune alors ça lui permettrait de voir où en était la jeunesse actuelle, après la fin de la guerre. Puis contrairement aux apparences, Maxence était fan de rock et de métal même s'il avait rarement l'occasion d'en écouter étant donné qu'il était pour ainsi dire tout le temps au travail. Mais quand il était chez lui et qu'il voulait mettre de la musique, il sortait ses disques et laissait les notes lourdes et les riffs de guitare électrique ou de basse emplir ses tympans. Une musique aussi forte et puissante qu'il l'était, en somme.

- Vous êtes autodidacte j'imagine, demanda-t-il une fois qu'ils furent installés à une table, et que la serveuse soit partie chercher leur commande. Les paroles, la mélodie, tout vient de vous ?

Maxence était du genre un peu trop direct parfois, ce qui pouvait mettre mal à l'aise ses interlocuteurs. Autant dire que s'il était imposant sans même vouloir l'être, il savait très bien en jouer quand la situation l'exigeait, lors d'un interrogatoire par exemple. L'avantage ici c'est qu'il serait tranquille et par extension, Destiny aussi. Personne ne viendrait les enquiquiner, surtout pas après que l'auror ait montré les dents. Quant à avoir une discussion avec la rockeuse, ce serait un peu plus compliqué. Il n'était hélas pas spécialement doué pour entretenir une longue conversation, du moins ça dépendait des jours. Espérons qu'il était dans le bon jour en cette étonnante soirée. Il n'avait aucune envie de s'être imposé dans la vie de la jeune femme si c'était pour être de piètre compagnie.

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Visiblement la jeune femme était mal à l’aise et Maxence n’aurait su dire si c’était parce qu’il s’invitait ou si c’était parce qu’elle encore sous le choc de ce qu’il venait de se produire, à moins que ce ne soit dans sa nature d’être réservée. Quoiqu’il en soit, elle eut néanmoins la gentillesse de répondre à sa question qui apparemment, l’avait surprise et il se demandait bien pourquoi. Les premières questions qu’il se posait quand il entendait un ou une chanteuse, c’était s’il était autodidacte (ce qui en disait généralement long la personne puisque par le biais des chansons, on savait quels étaient les courants idéologiques qu’il prônait) et qu’est-ce qu’il l’avait amené à entrevoir un avenir en vivant de sa passion, qu’est-ce qu’il attendait de la tournure de sa carrière, mis à part bien évidemment qu’elle dure longtemps. Enfin, peut-être était-elle tout simplement surprise qu’il s’intéresse à son métier et non à elle en tant que jeune femme. C’est vrai que ça pouvait paraître un peu louche un homme d’une trentaine d’année qui s’intéresse à une femme d’au moins dix ans sa cadette, mais pourtant, ça ne signifiait pas spécifiquement qu’il cherchait à la draguer. Non pas que la demoiselle soit repoussante, bien au contraire, mais si l’auror connaissait ce verbe, en revanche il ne l’utilisait jamais et pour cause, le boulot avant tout ! Et il avait fort à faire, six mois à peine après la chute de Voldemort.

Destiny lui répondit qu’effectivement, elle était bien autodidacte, qu’elle s’inspirait de sa vie mais aussi du monde alentours qu’elle observait par-derrière sa guitare. Maxence hocha la tête, pour lui un véritable chanteur se devait d’écrire ses propres chansons, sans quoi ça perdait de sa saveur. Bien sûr, ce n’était qu’un avis et sans doute pas le plus raisonnable, mais comme pour lui les paroles étaient ce qu’il y avait de plus important puisque c’était l’âme de la chanson, quelqu’un qui chantait les paroles d’une tierce personne, ça ne collait pas. Peut-être était-ce une des raisons qui expliquait qu’il écoutait principalement du rock et du hard. Les groupes se montaient tout seul et faisaient tout par eux-mêmes. Quand au fait qu’elle aimait bien écrire, Maxence ne s’en étonnait guère. Elle semblait être le genre de fille qui n’avait pas eu la vie facile et qui avait trouvé dans les mots et la musique l’exutoire qui l’aidait à respirer dans ce monde impitoyable. L’auror lui, était une des forces de la nature qui parvenait à garder la tête froide bien que vivant dans un monde difficile, et d’ainsi façonner quelque peu le monde pour qu’il corresponde à ce qu’il attendait. Mais jamais il n’utilisait son pouvoir pour faire du tort aux autres, mis à part à ceux qui s’opposaient à la justice et à l’ordre naturel des choses.

- Et vous envisagez de faire une carrière musicale ou c’est simplement pour allier plaisir et utilité et vous payer des études ?

Lui c’était un impulsif avec une tendance à l’hyperactivité. Il ne tenait pas en place mais pourtant, il aimait la discipline et les règles qui l’aidaient à ne pas franchir les barrières qui pourraient le faire basculer du mauvais côté. Il avait besoin d’avoir l’esprit presque tout le temps occupé, de bouger, de faire du sport, et d’avoir des moments de solitude pour se ressourcer. A côté de cela, il devait aussi se réserver du temps pour passer du temps avec ses amis, ses collègues et bien évidemment, son père. Alors, il avait tendance à être fasciné par les gens plus calmes qui étaient de véritables artistes et qui pouvaient des heures à observer le monde pour écrire ne serait-ce que quelques lignes d’une prochaine chanson. A côté de ça, il appréciait aussi beaucoup les artistes pour la sensibilité et ce grain de folie qu’ils avaient et qui, contre toute apparence, faisaient écho à cette fibre humoristique qu’il avait en son fort intérieur. Finalement, la serveuse revint avec leur commande et Maxence lui fit un sourire de remerciement tandis qu’elle posait sa tasse de café noir devant lui.

- A une soirée plus calme, fit-il en levant sa tasse en direction de Destiny pour trinquer.

Parce que même s’il ne rechignerait pas à une petite bagarre de comptoir, il devait cependant penser à demain et conserver des forces pour la dure journée qui l’attendait. Déjà qu’il dormait peu, mais si en plus il ne se préservait pas un minimum, il allait finir par faire un malaise et finir à Ste Mangouste avant la fin de la semaine.

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Il y avait une certaine sensibilité chez cette jeune femme qui touchait réellement Maxence. Elle semblait parfois être près de se briser, telle une poupée de porcelaine, et en même temps il y avait aussi cette volonté de vivre et de trouver la force d’imposer sa place dans le monde. L’auror ne connaissait rien de sa vie mais de toute évidence, la rockeuse aurait besoin de temps pour sortir complètement de sa coquille et se construire une vie qui lui corresponde dans ce monde compliqué. Il n’était pas psychomage ou quoi que ce soit de ce genre, mais à force de côtoyer des gens toute la journée, Maxence parvenait à comprendre certaines choses dans le comportement humain. Être dans la fonction publique, c’était aussi acquérir une compréhension de l’âme humaine, même si cette compréhension était limitée. Pour ce qu’il voyait, l’auror dirait que la jolie blonde avait toujours été en retrait, sûrement dû à des parents trop étouffants ou à une difficulté de s’intégrer avec les autres, en commençant par l’école. Quand aux artistes, tout le monde savait qu’ils avaient un côté abîmé qui rendait leur talent des plus touchants et émouvants. C’est dans les souffrances profondes qu’on fait les plus belles chansons, les beaux écrits, les plus belles peintures. En tout cas, c’était son avis et il n’était pas prêt d’en changer.

Lui demandant si elle comptait faire carrière dans la chanson, Destiny lui répondit qu’elle était mitigée. D’un côté elle aimait ce qu’elle faisait mais en même temps, elle était tellement stressée par les représentations qu’elle ignorait si elle arriverait à tenir le choc que lui demanderaient les concerts et la notoriété qui irait avec. C’est vrai que la vie des célébrités n’étaient pas toujours de tout repos, surtout que leur vie était constamment épiée et le moindre faux pas, sanctionné. Mais compartimenter vie professionnelle et vie privée était tout à fait possible, il suffisait de garder les pieds sur terre et de se montrer ferme quand à ce qu’on ne voulait pas de la part des paparazzis. Généralement, les premiers temps étaient durs après quoi, n’ayant pas le choix, ils vous fichaient plus ou moins la paix. Surtout que finalement, grâce au droit à l’image, ils ne pouvaient pas faire circuler tout et n’importe quoi. Cela dit, le stress de la miss semblait plutôt provenir de la foule, ce qu’on appelait communément le trac.

- On a tous le trac, à divers niveau suivant notre personnalité. Mais c’est comme tout, ça se travaille, il faut apprendre à le contrôler. Ce n’est que mon avis mais je ne pense pas que vous devriez renoncer à ce choix de carrière juste par peur du public, surtout si c’est ce que vous voulez vraiment. Après c’est sûr que le temps de réussir à percer dans le milieu, il vaut mieux avoir un boulot à côté pour payer les factures. Mais vous y arriverez, je ne suis pas un voyant mais je crois que vous avez la force pour y parvenir et vos textes toucheront une grande majorité de la population, de même que votre style musical.

Evidemment c’était facile à dire, surtout qu’ils ne se reverraient sans doute jamais et que ça ne l’engageait à rien de tenir ce genre de propos, mais il le pensait vraiment. Maxence avait une certaine facilité à cerner la personnalité des gens et réussissait plutôt bien à définir quel genre de personne se tenait face à lui et là, en l’occurrence, il sentait que sous cette fragilité, il y avait du potentiel, une envie de transformer ses rêves en réalité et avec de la détermination et un peu de chance, elle réussirait. Il lui faudra sûrement du temps pour trouver cette force en elle et l’utiliser comme il fallait, mais elle l’avait, et c’était l’essentiel. Trinquant finalement avec elle à une soirée plus calme, il posa sa tasse sur la table et en profita pour s’étirer un peu les bras et les épaules.

- Dure journée et je ne vais pas demander mon reste une fois rentré, sourit-il. Sinon je me demandais, vous faites souvent des concerts ?

Si oui, c’est qu’inconsciemment elle s’était déjà engagée sur le chemin d’une carrière et si non, alors peut-être qu’elle y réfléchissait quand même. De tout sens, quand on commence à donner des concerts, ce n’était jamais innocent, c’est que le choix était déjà pris.

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